Comme nous sommes courageux mais pas téméraires, nous avons profité de la seule journée d’éclaircie de la semaine, mardi, pour nous armer de nos paniers et sécateurs et solder le dossier « vendanges 2008 »…. En effet, nous avons reçu environ 40 mm de pluie de vendredi ( le 31 octobre) à lundi ( le 3)… et la pluie faisant mauvais ménage avec le botrytis, le choix a été de récolter tout ce qui restait sur pied avant qu’il ne soit trop tard !.....Aussi, pas de Saussignac avec cette vendange : en effet, le titre alcoométrique moyen potentiel est de 14 % vol. alors qu’il était supérieur à 20% vol. pour le lot précédent….Cette vendange était cependant particulièrement saine ce qui n’aurait pas été le cas quelques jours plus tard…. D’autant plus que la pluie est revenue et ne semble pas prête à repartir !......Ce lot sera assemblé avec un autre petit de blanc pour constituer le Côtes de Bergerac Blanc moelleux, notre Tutti Frutti….
Cette fin de saison pluvieuse n’arrange pas les affaires des vignerons qui vont peiner à récolter les liquoreux…C’est le cas à Saussignac mais c’est aussi le cas à Monbazillac. Nos voisins monbazillacois ont la plupart du temps des surfaces beaucoup plus importantes que les nôtres à vendanger en liquoreux….C’est un véritable casse-tête de constituer des équipes de vendangeurs, d’orienter la sévérité du trie… mais quand la pluie s’en mêle, c’est encore une autre histoire….
En cette fin de vendange, les vignerons font grise mine …la récolte prévisionnelle totale s’annonce au bas mot à -25% de la récolte 2007 qui n’était pas un millésime faste….. Cette pénurie annoncée ne semble cependant pas déclancher la montée des cours du vrac …. Et nous qui croyions que la baisse de l’offre faisait augmenter le prix !....Nos « amis » les négociants ne semblent pas prêts à faire le moindre effort, tandis que le contexte du marché, tant national que mondial est très défavorable… L’hiver s’annonce rude pour les vignerons …. A ce rythme, les arrachages et les cessations d’activité vont aller bon train !..... Nous allons pouvoir rejoindre éleveurs laitiers et céréaliers qui manifestent dans la rue en observant leur marge et donc leur revenu fondre comme neige au soleil, entre la baisse des cours et la hausse vertigineuse du prix des fournitures et intrants !....
Et oui, notre humeur est aussi morose que le ciel périgourdin….
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